Rachid Chihab revient sur son aventure chez les Hurlus: “J’ai trouvé mon licenciement de l’Excel injuste”
Il y a six ans dans un contexte semblable, Chihab avait réussi son début de saison.
- Publié le 24-09-2020 à 16h04
- Mis à jour le 28-09-2020 à 18h07
Si l’histoire est un éternel recommencement, l’adage prend tout son sens au sein de l’Excel. En 2014/2015, dans un environnement presque identique avec l’arrivée de nombreux éléments venus de Lille, Rachid Chihab était parvenu à faire de son début de saison avec Mouscron(-Péruwelz) un succès.
Même s’il reconnaît "ne plus suivre l’actualité du club hennuyer", celui qui a formé Eden Hazard a accepté de revenir sur son mandat à la tête des Hurlus.
Étiez-vous confiant à l’aube du retour en D1 de Mouscron ? Tout le monde vous voyait favori à la descente avec le plus petit budget.
"On savait d’où on venait. Intrinsèquement, notre effectif n’était pas le plus fort. Il était composé de novices à cet échelon, de joueurs qui avaient échoué dans divers projets par le passé. Nous étions conscients qu’il fallait être rigoureux, dotés d’un état d’esprit collectif irréprochable et de ne pas se prendre pour plus beau qu’on ne l’était."
La première journée à Anderlecht, tenant du titre, était un sacré baptême.
"L’appréhension avait gagné le vestiaire. Sans expérience à ce niveau, cela paraissait compliqué mais malgré la défaite (3-1), la prestation avait été encourageante. Ça nous a libérés."
Contrairement à cette année, la victoire intervient dès la deuxième journée. Vous prenez rapidement des points (11/18) en réalisant notamment une démonstration face au Standard (5-2). Quand le déclic est-il intervenu ?
"J’avais des garçons concentrés et très sérieux. La force mentale qui émanait de ce groupe était hors du commun. La rencontre à Anderlecht a légitimé mon discours. Au Lotto Park, on avait vu ce que représentait le haut niveau et on a pris conscience qu’on n’y arriverait qu’en réalisant chacun les efforts pour l’équipe. Ensuite, tout a été une question de confiance. Les Liégeois sortaient d’un match de Coupe d’Europe au Panathinaikos. Ils nous ont pris de haut, le public nous a poussés. Ça a galvanisé les joueurs."
Charleroi joue justement en Europa League ce jeudi avant de se déplacer au Canonnier trois jours plus tard. Est-ce un avantage pour Mouscron ?
"Ce n’est pas systématique. On s’était déplacés à Gand juste après l’un de leur rendez-vous européen. Les Buffalos ont imprimé un tel tempo que nous avons souffert pendant tout le match."
La solidarité de votre groupe ne s’était-elle pas créée lors de l’accession en D1 ?
"Ce match de la montée à Saint-Trond était irrationnel. Nous perdons en première mi-temps et de l’autre côté, Eupen ne craque pas puis toutes les planètes s’alignent. C’était fou et c’est vrai que le noyau s’est construit sur cette montée."
Vous aviez aussi dû travailler avec des promesses lilloises comme Diaby par exemple. Pourquoi cela a marché en début de saison à votre époque et pas ici ?
"Je ne connais pas le contexte actuel. Durant mon mandat, il y avait un savant mélange entre la jeunesse, l’expérience et quelques Mouscronnois. Pieterjan Monteyne avait 400 matchs en D1 à son compteur par exemple. Si une équipe veut avoir des bons résultats, elle doit être cohérente et équilibrée."
Votre licenciement intervient après un bilan correct de 23 points sur 63. Il restait neuf matchs et un mois avant, vous battiez aisément Anderlecht (4-2). Le maintien semblait se dessiner doucement. Après votre départ, Fernando Da Cruz avait pris la relève et l’Excel n’avait gagné qu’une rencontre.
"J’ai trouvé ma destitution injuste. J’avais pris goût à ce projet et ce poste qui constituait un accélérateur dans ma carrière professionnelle. Les résultats étaient là, nous étions douzièmes et quatre équipes restaient derrière nous mais dans le football, il faut toujours s’attendre à des surprises et les accepter."
"À la recherche d’un nouveau projet"
Après son licenciement de l’Excel début 2015, Chihab est retourné à la tête de la formation lilloise jusqu’en avril 2019 où sa collaboration avec le LOSC s’est arrêtée après 25 ans. L’an dernier, le technicien a conduit Feignies/Aulnoye à la deuxième place de N3 (cinquième division), n’échouant pour la montée qu’à trois petites unités de Beauvais dans des circonstances particulières dues à l’arrêt du championnat. Désormais, l’ex entraîneur de Mouscron "recherche un nouveau projet".